Un peu d'histoire
La Biargerie est un vieux domaine qui existe depuis le XVIIème siècle.
De quelques familles de Longré au XVIIIe siècle
Source: Bulletin de la Société charentaise des études locales, juillet 1937
L’histoire de Longré se dissimule sous les voiles du passé. Pays de marche, il est probable que ce petit territoire a subi les outrages des invasions barbares. Les Arabes y ont laissé, comme dans tout le département, des traces de leur passage (1).
Pays de plaine, aux ondulations insignifiantes, Longré n’a pu jouer un rôle important au moyen âge. Pas de traces de forteresses féodales. Quelques gentilhommières du XVIIe siècle attestent le rôle effacé de cette bourgade à l’époque de la féodalité.
En 1680, le seigneur de Longré était Nicolas de Létang. Il avait épousé une demoiselle de modeste lignage, Marguerite de Salignac (2). De cette union naquirent plusieurs enfants; deux seulement figurent sur les registres dé la commune : Jean de Létang, garde du corps du roi sous le règne de Louis XV, et Thérèse de Létang, qui épousa, en 1733, Etienne-Thomas de Berland du Caylard, chevalier, seigneur de Sebassan. Nicolas de Létang mourut le 11 juin 1722. Son frère, Pierre, deuxième du nom, hérita du titre de seigneur du Vivier de Longré. Il épousa Jacquette Dupuy, fille de Jean Dupuy, seigneur de la Fortilesse (3). Neuf enfants furent le fruit de cette union. Sur cette nombreuse descendance, je n’ai pu trouver que fort peu de choses. Marie-Anne de Létang, née en 1729, épousa son cousin, Jean-René de Létang, écuyer, seigneur du Vivier. Elle mourut en 1783. François, né en 1733, ancien officier, épousa Marie de Chevreuse et mourut le 20 octobre 1792.
Entrée du logis de la famille de Létang…
Le logis de la famille de Létang, situé au milieu du bourg, ne se distingue des maisons voisines que par l’importance de ses bâtiments encadrant l’église romane de Longré. Ils portent au-dessus du portail de l’entrée quelques vestiges architecturaux du XVIe siècle. On peut lire encore aujourd’hui cette inscription : Pierre de Létang 1735 (sur cette porte ci-dessous on lit 1773 et aucun nom ne figure).
Sous l’Empire, la famille de Létang, ralliée à Bonaparte, s’éleva par des alliances flatteuses. Je retrouve dans le petit cimetière de Longré les tombeaux de Mme Elvire de la Broue de Vareilles, comtesse d’Hust, et de Berthe de Lestang, comtesse d’Hust et du Saint-Empire. La maison de Létang recevait l’hommage de Pierre Brumeauld de Moulinneuf, seigneur de Cherconnay.
Le logis de Cherconnay en 2016…
Originaire du Vivier de Longré, cette famille habitait un modeste manoir qui conserve un cachet antique, mais tombe en ruines. Ce seigneur avait épousé demoiselle Cristin, fille de Cristin de Moulinneuf, procureur prévôtal de la châtellenie de Neré. De cette union naquit Catherine, qui épousa, en 1766, Louis-Benjamin Dugé de Bernonville.
L’acte de mariage qui figure sur les registres de l’état civil est libellé ainsi qu’il suit :
« Le 26 novembre 1766, mariage de Louis-Benjamin Dugé et Catherine Brumeauld, paroisse de Saint-Martin en l’ille de Ré, diocèse de La Rochelle.
« A messire Louis-Benjamin Dugé, écuyer, sieur de Bernonville, lieutenant de dragons et présentement gend’harme de la garde du Roy. fils majeur de Pierre Dugé de Bernonville, officier de dragons, et de Marie de la Brousse,
« Et Catherine Brumeauld de Cherconnay, fille de Pierre Brumeauld de Moulinneuf, seigneur de Cherconnay, et de Mariane Cristin. »
Ainsi s’éteignit la lignée des Brumeauld. La famille Dugé, originaire de l’île de Ré, posséda le manoir de Cherconnay jusqu’en 1928.
En remontant le cours de l’Houme, à un kilomètre environ du bourg de Longré, nous rencontrons un moulin ; c’est un ancien logis habité en 1737 par François Chabot de Potonié (er), seigneur de Peuchebrun.
Au premier plan le moulin de Peuchebrun, le logis était en haut à droite de ce cliché.
Cette famille était alliée à Chabot, seigneur de Marsillé, et probablement à François de Châtaigne(r), seigneur de la Tour de Brettes. L’école du bourg de Brettes a été construite sur l’emplacement (sic) de l’ancien château (à côté en fait). On y remarque une muraille de plusieurs mètres d’épaisseur et un souterrain en partie comblé.
En 1789, aucun trouble dans la commune. Le seigneur de Longré abandonne la particule. Il est d’ailleurs choisi parmi les douze notables désignés le 14 mars 1790 dans l’église de la paroisse.
Les citoyens chargés d’administrer la communauté furent : François Gobineau, sieur de Boisnaudoin, bourgeois demeurant à Ferret (4), maire; Jean Duranssaud, meunier; Pierre Raoul, laboureur; Jean Bodin, « tisserant », officiers municipaux, M. Louis Bouquet de Bellavaud, notaire royal, et MM. Jean-René de Létang, seigneur du Vivier, premier notable; Pierre Clerjeau, Jacques Silvestre, François Challet. Jean Duransseau, Jean Fournier, voiturier, Pierre Ré, Jacques Silvestre, Jean Silvestre dit Colas, Pierre Constantin et Louis Videau, notables.
Je termine ces quelques notes en signalant l’existence, dans le cimetière de Longré, du tombeau d’un sieur de Malvaud. Son sarcophage porte un cor de chasse sculpté dans la pierre tombale. Je n’ai pu rien trouver de précis sur ce personnage. Il habitait au Vivier une bâtisse du XVIIIe siècle parée encore aujourd’hui du titre pompeux de château.
« Une bâtisse du XVIIIe siècle (sic) ».
- Ricochom, instituteur à Touvre.
(1) Plusieurs familles de Longré portent les noms de Moreau, Morin.
(2) Salignac : logis situé près de Couture d’Argenson (Cht.-Inf.).
(3) Fortilesse : lieu où lavent les femmes de Longré.
(4) Ferret. : hameau de la commune.